Beauvais
Théâtre National du Beauvaisis
L’enjeu de ce projet consiste à implanter dans un quartier résidentiel, où les habitations ne dépassent pas 4 étages, un équipement culturel dont le rayonnement couvre la région. Comment articuler les fonctions du monument avec un contexte urbain immédiat formé d’un quartier résidentiel et d’une entrée de ville ?
Loin d’être un défaut, l’ambivalence de cet environnement compose une situation urbaine intéressante permettant de qualifier les abords du théâtre en hiérarchisant les façades.
En nous appuyant sur une analyse fine du contexte urbain, déclinée sur les questions de perception visuelle, de dimensions des vides, de fonctionnement, d’ambiance et de parcours, nous avons cherché à mettre au jour les particularités du site. Visant à évacuer toute velléité de « geste architectural », tout propos gratuit, non argumenté, cette lecture subjective du site a permis d’affiner considérablement notre travail de volumétrie. Elle met à profit l’ambivalence du site – entre échelle domestique et élancement des églises gothiques – pour ordonner les fonctions et dimensionner les volumes en les associant adéquatement aux abords immédiats, et, enfin composer la perception visuelle générale de l’édifice.
De ce théâtre, nous voulons offrir aux usagers et aux habitants une expérience dynamique, sensitive, des lieux, plus qu’une lecture quasi statique d’une construction. Pour cela, nous avons choisi d’offrir des expériences visuelles différentes suivant les échelles de perception. Depuis le lointain, le projet est une abstraction, un monolithe métallique donc on ne peut comprendre l’échelle, repérable grâce à un scintillement mystérieux des reflets du soleil dans sa matière. Lorsqu’on s’approche, un jeu de séduction et d’érotisme s’instaure entre le regard qui pénètre et le reflet du paysage. Depuis l’intérieur, en revanche, une forte transparence met en place une continuité entre le jardin et le déambulatoire.
Les façades se définissent par deux couches. La première peau (en aluminium brossé) légère et fine crée un effet de pénétration visuelle, et remplit le rôle de protection solaire et de système sécuritaire du bâtiment. La deuxième (en verre) répond aux besoins thermiques.
Client : Communauté d’Agglomération du Beauvaisis / Budget : 21,2M€ HT / Surface : 7 441 m² / Calendrier : 2013 / Équipe : Batiserf Ingénierie (Structure), LBE (Fluide), Michel Forgue (Économie), Franck Boutté (HQE)