Cognac
Centre de conditionnnement
L’un des défis majeurs de l’opération est donné par sa taille : le bâti représente environ un dixième de la parcelle, le reste, demeurant vide, constitue un champ de possibles à transformer. Face à cette situation singulière et au désir de rendre compte de l’ancrage local, nous avons souhaité appréhender le site comme un relais naturel, comme une réserve, comme une célébration du territoire charentais.
Ayant conscience du fait que la dimension de la parcelle et sa fertilité sont des atouts pour l’inscrire dans un réseau de relais naturel, nous souhaitons mettre d’abord en place un projet de paysage pour ensuite y inscrire une architecture. Les façades du bâtiment seront les arbres, l’entrée du site un mail planté ; l’eau, très présente, dans la région contribuera au dessin de ce parc. Le type du domaine, permettant de lier visuellement bâtiments et extérieurs afin de créer une entité paysagère cohérente, nous semble une référence particulièrement pertinente pour ce projet, en matière de taille et de relation au paysage. La perception de l’ensemble sera alors davantage une expérience sensible qu’une architecture, et l’échelle nous donnera la possibilité de multiplier et d’enrichir le cadre de vie plutôt que de desservir le site.
Le bâtiment forme une ligne depuis le lointain ; en s’approchant, il devient un monde multiple. La toiture sera évidée quand il y aura besoin de lumière, tramée quand un filtre sera nécessaire en été, pleine quand il faudra se protéger. Cette toiture forme un système ouvert qui nous affranchit des contraintes de l’activité industrielle et transforme le site en un territoire à définir.
Concernant la matérialité, la seule certitude qui aujourd’hui nous anime est l’envie de développer la toiture comme un élément faisant partie d’un milieu naturel, avec une structure légère et défragmentée qui s’approche plus du langage de la nature que de celui de l’architecture. La vision que nous en avons pour l’instant est celle d’un voile, un élément très léger, qui filtre la lumière, la laisse passer ou l’arrête, sur laquelle la nature s’infiltre, se suspend, la traverse.
Client : Hennessy – Groupe LVMH / Budget : 64.3M€ HT / Surface : 45 560 m² / Calendrier : 2013 / Équipe : Base (Paysage), Terrell (Structure), ERAS (Fluide), Michel Forgue (Économie)