Leipzig
Ecole élémentaire
Le projet pour l’école élémentaire de Leipzig a pour ambition de traduire en espace une nouvelle approche pédagogique. En dépit de sa compacité et son unité le bâtiment est en réalité une somme de microarchitectures: quatre petites écoles (clusters) qui partagent les espaces et les services communs et remodulent de manière régulière ces grands structures hyper-flexibles.
Le projet s’inscrit dans une logique qui considère le site au-delà des limites parcellaires de l’intervention. Sa volumétrie et son langage architectural unitaires confèrent au bâtiment le rôle de pivot central, à l’articulation d’un quartier inscrit dans un tissu urbain marqué par son hétérogénéité.
L’implantation du bâtiment est dictée par la continuité avec l’alignement urbain existant et futur, puisque la façade principale rue Hans-Beimler prolonge le front bâti des immeubles voisins existants et projetés. Le projet se développe exclusivement en partie sud-ouest de la parcelle, afin de libérer le reste du site de toute construction. La volumétrie compacte et unitaire du bâtiment tend à renforcer la limite sur rue de l’emprise de l’école, afin de préserver un cœur vert protégé, mais visible, s’inscrivant en continuité avec le tissu des jardins alentours. Ainsi, la volumétrie définit une frontière claire mais poreuse entre l’espace public de la ville et celui plus intime des espaces extérieurs de l’école.
La compacité et la linéarité du bâtiment sont séquencées dans la hauteur par des toitures à des altimétries différentes, et dans l’épaisseur par de larges cours végétalisées. Ce travail permet une lecture unitaire du bâtiment, tout en retranscrivant par son épannelage sa répartition programmatique intérieure. Les généreux patio le ponctuant lui offrent de grandes qualités spatiales intérieures, éclairant naturellement aussi bien ses espaces de travail que ses zones de circulation. Ces grandes cours participent au langage de limite et de filtre à partir duquel s’écrit le projet. De ces intériorités végétales naissent des frontières physiques, mais des filtres visuels poreux, entre les entités programmatiques qui s’articulent autour d’elles.
Cette expression de la limite et du filtre se retrouve dans le langage architectural du bâtiment tout entier. La volonté de ne pas considérer l’école comme un univers hermétique et fermé mais ouvert sur la ville et, dans des temporalités différentes, aux gens qui y sont extérieurs, est matérialisée par la création d’un large porche d’entrée, dont on retrouve le pendant côté cour. Ces préaux rendent poreuses la façade bâtie et s’ouvrent sur le foyer de l’école, espace large, lumineux et central, à l’intersection de tous les programmes. Les larges façades vitrées permettent quant à elles d’ouvrir l’école sur son environnement et de donner à voir les programmes intérieurs qui l’animent, tandis que les auvents en façade sud-ouest, les rideaux sur l’ensemble du bâtiment, et le filtre végétal que constituent les arbres existants modulent cette porosité.
Le rez-de-chaussée accueille l’ensemble des programmes communs et potentiellement ouverts à la ville : bibliothèque, ateliers, garderie, salle de musique, cantine, salle polyvalente et gymnase. A la fois directement accessibles depuis le foyer et orientés le long de la façade principale, leur position permet d’envisager des accès secondaires en-dehors des heures d’ouverture de l’école.
Dans les étages supérieurs, la simplicité du plan des clusters répété à l’identique sur deux niveaux permet une organisation claire et fonctionnelle de l’école. Un forum central commun constitue le cœur de chaque cluster. Espace à seuils multiples sur lequel s’ouvrent toutes les salles de cours et de travail en groupe, il encourage les échanges entre élèves et avec le personnel pédagogique. Doublement orienté, il bénéficie à la fois d’une grande luminosité apportée par le patio, et d’une terrasse orientée vers la cour de récréation.
La trame structurelle régulière du bâtiment offre une grande flexibilité dans les usages intérieurs de l’école et dans ses potentielles transformations futures.
Client : LESG (Gesellschaft der Stadt Leipzig zur Erschließung, Entwicklung und Sanierung von Baugebieten mbH) / Budget : 17.16M€ HT / Surface : 7 481 m² / Calendrier : 2022-2024 / Equipe : LAN (architecte mandataire), Irlenbusch von Hantelmann (architecte associé), IGS Ingenieure et Finck Billen Ingenieure (structure), Alkewitz Landschaftsarchitekten (paysage), Sehlhoff et Iproplan (fluides), Graner Ingenieure (thermique et acoustiques), Brandschutzbüro Dr.-Ing. Rönn (sécurité incendie)