Paris XII
Rénovation de la Tour Natixis
La restructuration et la transformation de la tour Natixis commencent avec le dessin d’un bow-window, capable, avec le minimum de protection solaire, de répondre aux enjeux climatiques et énergétiques tout en bénéficiant au maximum des vues sur Paris. Grâce à l’épaississement de la façade et au gain de surface, le projet propose de réintroduire la nature dans un lieu trop minéral.
La Tour Rive de Seine se situe le long de la Seine à l’angle entre le Quai de la Rapée et la rue Van Goh, entre la Gare de Lyon et la Gare Austerlitz. La transformation de cet édifice de bureaux n’est pas seulement la redéfinition d’un landmark, mais la possibilité de reconstituer, raccrocher un morceau perdu à sa ville.
La réhabilition et mutation de l’existant, outre leur évident intérêt écologique et environnementale, sont des expériences fertiles à l’innovation, de véritables aventures créatives où le projet d’architecture se construit par des étapes non-linéaires.
Pour répondre aux différents enjeux, le processus de projet doit sortir du récit des échelles en entonnoir - qui penserait d’abord le territoire ou la ville pour arriver par étapes linéaires au bâtiment, à la fenêtre, au détail – pour adopter une stratégie d’adaptation hyper réactive, totalement ouverte à la découverte et aux opportunités du déjà-là. Comme dit précédemment le projet se raconte par une stratégie de causes et effets.
L’histoire commence par deux explorations parallèles : celle d’une solution de façade et celle d’un système distributif optimal. Ces deux recherches ont engendré une succession d’actions et de réactions dont l’impact dépasse le problème spécifique et s’inscrit dans l’approche urbaine, environnemental et fonctionnel.
La façade, la surface, l’espace libre et les jardins :
Comment avec le minimum de protection solaire répondre aux enjeux climatiques et énergétiques tout en bénéficiant au maximum des vues sur Paris ? La résolution de cette première problématique a été un élément nouveau : le bow-window. Celui-ci permettant de combiner orientations et vues, protection et luminosité. Le bow-window par l’épaississement de la nouvelle façade a aussi engendré un gain de surface et ce gain de superficie associé à la réduction des locaux techniques nous a ouvert à la possibilité de reconfigurer complètement les premiers niveaux du bâtiment. Action – Réaction. Résultat : pour une surface équivalente plus d’espace libre, plus de lumière, plus de qualité. Deux nouveaux jardins ont pris la place de l’ancien parvis et de l’ancien socle : sur le quai et dans le cœur d’îlot ils rentrent en résonnance avec les espaces environnants.
Désormais ouvert sur la ville, l’îlot gagne en urbanité. L’immeuble de logement voisin, vestige de l’urbanisation précédente se désenclave et s’ouvre sur un espace vert.
La liaison entre les gares de Lyon et d’Austerlitz s’enrichit d’un nouvel espace qui ponctue le parcours, pendant du Parvis de la gare. Les usagers bénéficient d’espaces extérieurs plantés et les Parisiens qui utilisent le quai comme piste cyclable passeront désormais par un bois urbain.
Le cœfficient de biotope global du site est ainsi augmenté de 16% (11% actuellement, 27% pour le projet). Ce renforcement du végétal est, dans le même temps, la condition indispensable et pérenne pour offrir des espaces extérieurs plus résilients face aux épisodes caniculaires.
Client : Société Foncière Lyonnaise / Budget : 78M € HT / Surface : 25 693 m² / Calendrier : 2021-2026 / Équipe : LAN (Architecte mandataire), G.V.I (économiste), INEX (bureau d’étude corps d’état technique), Batiserf (bureau d’étude structure), Franck Boutté Consultant (bureau d’étude environnement), T/E/S/S (bureau d’étude façade), Cabinet Jean-Paul Lamoureux (acousticiens), Michel Desvigne Paysagiste, Casso (préventionniste)