L’architecture comme transformation est une inflexion de notre métier, qui répond aux nécessités écologiques de notre époque. Cette approche consciencieuse se concrétise dans une attention à l’environnement et la recherche d’une proposition résiliente. Le respect de la mémoire du lieu est ici essentiel, il s’agit de considérer un édifice moderne issu du patrimoine architectural de la reconstruction d’après-guerre. Le projet devra se confronter à cet héritage et s’inscrire dans un nouvel horizon. Les modifications du bâtiment, comme l’insertion de nouvelles constructions rendront hommage à l’existant tout en lui donnant une seconde vie.

« La mémoire est un phénomène toujours actuel, un lieu vécu au présent éternel ; l’histoire une représentation du passé. » Pierre Nora, Les lieux de mémoire.

La mémoire joue de la présence et de l’oubli, du souvenir et de l’attente. Ici les panneaux préfabriqués, la trame des façades, la présence du béton, les mosaïques décorant les poteaux du rez-de-chaussée, constituent les traces d’une histoire utile. C’est à partir de ce langage que nous souhaitons faire l’annonce d’un futur.

Ce projet de réappropriation met en évidence la construction d’une mémoire collective par l’architecture : le projet architectural pour construire l’histoire à venir. C’est en ce sens, que nous avons construit notre propos. Nous ne faisons pas l’éloge funèbre d’un objet architectural perdu, nous reconstruisons avec la mémoire du passé et avec les outils de notre propre modernité.

« L’idée de modernité est quand même celle d’une dimension continue où il est clair que le passé et l’avenir coexistent » Baudrillard, J. & Nouvel. J., Les objets singuliers. Architecture et philosophie

Le patrimoine architectural moderne nous renvoie nécessairement aux spécificités, bien connues, qui le constitue. Le choix des matériaux employés, le dessin, les rythmes et les séquences des trames structurelles, la proportion des volumes, l’orthogonalité de la composition, l’horizontalité assumée de la séquence d’entrée, tous ces éléments de langages témoignent de l’assimilation par l’architecture d’après-guerre des grands points de l’architecture moderne formulés par Le Corbusier. Ce sont des éléments caractéristiques, garants de la cohérence et de la spécificité du bâtiment, et à même de générer le début d’une réponse formelle.

Equipe : LAN (architecte mandataire), D'ici là (Paysagiste), WSP (TCE), Lab Ingénierie (Environnement et Économie circulaire), AE75 (Écologie de la construction), Jean-Paul Lamoureux (Acoustique), BEGC (Cuisine), AIA Management (OPC), Ginger Deleo (Désamiantage)