Rome
MAXXI
Le Grande Maxxi appartient à une nouvelle génération d’architectures hybrides. Outre le fait de réunir dans le même lieu les archives, les espaces d’exposition, les laboratoires et les espaces pédagogiques, le projet propose une expérience inédite d’un point de vue sensoriel et climatique. Entre nature et artifice, le jardin sur le toit complète le process de déminéralisation des espaces publics du musée, et offre un point de vue nouveau sur la capitale.
Le projet se fonde sur une analyse approfondie de l'espace urbain dans lequel il s'inscrit : un site consacré à la modernité architecturale, proche du Tibre, dans la vaste plaine qui s'étend sous les pentes du Monte Mario à Rome. Malgré sa centralité c’est une zone en plein développement, dans laquelle le projet devient une occasion pour affirmer l’identité de l'ensemble du MAXXI.
L’opération prévoit la création et l'intersection de deux systèmes : l'implantation d'un nouveau bâtiment multifonctionnel dédié à la recherche et à la culture et la création d'un parc urbain linéaire, un système paysager vert qui servira de "conteneur" au nouveau bâtiment et aux autres architectures préexistantes.
BATIMENT MOLTIFONCTIONNEL — Le contexte urbain et ses typologies architecturales révèlent des motifs qui peuvent être ramenés à des formes orthogonales et à des volumes simples à différentes échelles : ils fournissent des alignements précis et incisifs, révélateurs pour formuler le tracé du nouveau bâtiment. Il s’agit d’une architecture silencieuse, qui "sculpte" son propre espace à côté des autres, réinterprétant leurs schémas formels et leurs valeurs existantes de manière contemporaine.
Les laboratoires de restauration, de recherche technologique et numérique, les archives d'art, d'architecture et de photographie et les salles d'enseignement sont répartis entre le rez-de-chaussée et les deux niveaux supérieurs, tandis que le plan de couverture abrite un grand jardin botanique suspendu. Le jardin est bordé d'un compluvium réfléchissant, recouvert dans ses couches internes d'un matériau miroir qui, comme une métaphore d'un nouveau kaléidoscope, reproduit la magie et multiplie à l'infini les images de la végétation et des saisons. La structure porteuse est constituée de systèmes modulaires de piliers et de poutres en béton armé, tandis que la façade est rythmée de panneaux préfabriqués en béton poli teinté en rose.
PARC URBAIN — La réintroduction d'espaces verts dans les zones urbaines est aujourd'hui indispensable pour réguler le microclimat, réduire les températures et la pollution atmosphérique. Selon ce principe, l'approche paysagère adoptée pour concevoir le parc procède en termes de croissance et de transformation, plutôt que de simple construction. Le Maxxi se caractérise par la prépondérance des zones cimentées : de grandes surfaces imperméables qui empêchent et ralentissent le processus naturel d'infiltration des eaux météoriques et, par conséquent, l'évaporation et la transpiration des plantes, minimisant ainsi le confort thermique des espaces ouverts, surtout pendant la période estivale.
Afin d'améliorer le confort climatique et d'abaisser les températures perçues, la première intervention (tant sur la place devant le nouveau bâtiment que dans la zone située derrière le bâtiment du MAXXI) consiste à réduire les surfaces minérales en faveur de surfaces vertes perméables, créant ainsi un nouveau paysage vert luxuriant au sein de la ville. Une fois définie la structure du parc, qui conserve les intentions de Zaha Hadid avec sa configuration en bandes parallèles, un archipel d'activités peut y être inséré pour activer les différentes figures du paysage.
Client : Fondazione MAXXI / Budget : 14,2M€ HT (bâtiment + paysage) / Surface : 3 670m² bâtiment + 5 080 m² paysage / Calendrier : 2022-2025 / Équipe : LAN architecture SCAPE architecture (architecte cotraitant), SNA (architecte cotraitant), BOLLINGER & GROHMANN (bet structure), FRANCK BOUTTE CONSULTANTS (bet HQE), BAS SMETS (paysagiste), FOLIA CONSULTENZE (agronome), ESA (Fluides)