Exposition
Die Körper und der Raum
113 beiträge zu einer sinnlichen erkenntnis
2021
Quel est l'état de la dimension de la corporalité dans la production et la réception de l'architecture aujourd'hui ? Et dans quelle mesure la relation entre le corps, l'espace et la société a-t-elle changé au cours de l'année écoulée avec toutes les mesures rendues nécessaires par la crise de Corona ?
L'exposition "Le corps et l'espace" était consacrée à cette relation "intacte" ou "perturbée" entre le corps et l'espace et à sa signification socio-politique. En amont de l'exposition, plus de 230 personnes ont été invitées à apporter leur contribution : Architectes, graphistes, designers, artistes, théoriciens, historiens et critiques qui ont activement contribué au programme aut ces dernières années.
AUTEURS
R.A.A.R
ÉDITEUR
aut. architektur und tirol
PUBLICATION
Catalogue d'exposition, "Die Körper und der Raum. 113 beiträge zu einer sinnlichen erkenntnis", 2021
ŒUVRES
Théâtre, Strasbourg, France, 2020
© LAN, papier, découpe laser, 30*45 cm
Campus, Ljubjana, Slovenia, 2020
© LAN, papier, découpe laser, 30*45 cm
AXONOMÉTRIES DU VIDE
Un moyen de représentation n'est jamais indifférent ou objectif. Au fond, il n'est jamais un moyen. Il marque une intention, il génère un projet, il en fait déjà partie. En architecture, la représentation anticipe toujours l'édifice à venir. Comme le dit Merleau-Ponty, l'artiste n'a qu'une seule façon de représenter l'œuvre à laquelle il travaille : il doit le faire. La représentation est un dialogue avec le matériau de l'architecture, c'est-à-dire le vide.
À travers l'exercice du dessin, l'utilisation de l'instrument qui sert à représenter la chose reste le seul rapport corporel de l'architecte avec l'aspect physique de la matière à laquelle il doit donner forme. Pour Vittorio Gregotti, c'est son dernier "manuel" et il doit le défendre avec acharnement. Le corps de l'architecte est d'abord dans l'espace de la représentation.
L'axonométrie est une représentation spécifique de l'architecture. Contrairement à la perspective linéaire, elle n'a pas de point de vue ni de point cible. La projection orthogonale est une représentation de la profondeur pure, sans lignes de fuite. Elle montre l'espace comme un continuum. En figeant ses limites, elle représente le vide comme le lieu des transformations.
Si l'architecture construit des vides, ses représentations dessinées ajoutent de la matière à la matière. La surface lisse du format rectangulaire constitue le fond, à la fois libre et limité, d'une idée à venir. C'est l'opacité de la figure qui, par contraste, va définir l'immatérialité du support comme ce qui est vide. Nous avons cherché ici à représenter le vide autrement, littéralement, et donc à faire disparaître le support. En creusant le papier, en le travaillant comme une matière concrète, analogue à la matière stratifiée d'une ville dans laquelle nous sommes venus creuser.